Quand on parle d'Entreprise Libérée : clarification sur la Gouvernance Partagée et l'Holacratie
Explorer les concepts clés de la gouvernance partagée et de l’Holacratie dans le cadre de l’Entreprise Libérée, tout en proposant des perspectives novatrices pour repenser l’organisation du travail.
Quand on parle d'Entreprise Libérée : clarification sur la Gouvernance Partagée et l'Holacratie
La notion d’Entreprise Libérée est souvent perçue comme une utopie ou un concept vague, porté par des discours inspirants mais parfois déconnectés des réalités du terrain. Pourtant, derrière les slogans se trouvent des pratiques managériales bien structurées, notamment la gouvernance partagée et l’Holacratie, qui peuvent profondément transformer nos organisations. Aujourd’hui, je vous propose de démystifier ces concepts et d’explorer comment les mettre en œuvre, avec pragmatisme et ambition.
Ce qu’est (et n’est pas) une entreprise libérée
Commençons par briser une idée reçue : une Entreprise Libérée n’est pas une entreprise sans règles. Elle n’est pas non plus un lieu où « tout le monde fait ce qu’il veut ». Au contraire, il s’agit d’un environnement où les responsabilités sont clarifiées et partagées pour favoriser l’autonomie, la transparence et la prise d’initiative.
Prenons l’exemple de FAVI, une entreprise française de métallurgie. Là-bas, les équipes de production organisent elles-mêmes leurs plannings. Ce fonctionnement repose sur un cadre explicite, où chacun connaît ses marges de manœuvre. Cette autonomie, loin d’être anarchique, repose sur un socle solide de confiance et de mécanismes collaboratifs clairs.
Gouvernance partagée : une boussole collective
Définition et principes
La gouvernance partagée est un modèle où chaque collaborateur contribue activement aux décisions qui le concernent. Contrairement aux schémas traditionnels hiérarchiques, ici, les décisions ne « descendent » pas d’un sommet lointain, mais émergent des équipes elles-mêmes.
Trois piliers en définissent les bases :
- Clarté des rôles : Chaque collaborateur sait précisément ce qui relève de sa responsabilité et ce qui ne l’est pas.
- Prise de décision distribuée : Les décisions sont prises par ceux qui en ressentent directement les impacts.
- Cadre explicite : Plus les collaborateurs sont autonomes, plus les règles qui régissent leur autonomie doivent être claires.
Exemple concret : La méthode du consentement
Sur un projet technique récent, nous avons adopté la prise de décision par consentement. Voici comment cela fonctionne : plutôt que de chercher un consensus, souvent long et difficile, une proposition est formulée, et on demande : « Y a-t-il une objection majeure ? ». Si aucune objection légitime n’est soulevée, la décision est adoptée. Résultat ? Des échanges plus fluides, moins de frustrations et une responsabilisation accrue.
Anecdote : Une révélation personnelle
J’ai découvert ce modèle lors d’un hackathon interne. Alors que nous travaillions sur une application mobile, chaque membre de l’équipe proposait des idées et prenait des décisions sur son périmètre, sans attendre de validation d’un chef de projet. Cette souplesse a permis d’aboutir à un prototype abouti en un temps record. Une expérience qui m’a convaincu de l’efficacité de la gouvernance partagée.
Holacratie : outil ou philosophie ?
Un cadre opérationnel rigoureux
L’Holacratie est une méthodologie de gouvernance organisationnelle qui pousse la gouvernance partagée à un niveau supérieur. Elle s’articule autour de cercles interconnectés, chacun ayant un objectif clair et des responsabilités bien définies.
Voici ce qui distingue l’Holacratie :
- Rôles évolutifs : Les collaborateurs n’ont pas de « postes » fixes, mais des rôles qui évoluent en fonction des besoins.
- Réunions tactiques : Un format structuré pour résoudre rapidement les problèmes opérationnels et ajuster les priorités.
- Réunions de gouvernance : Pour ajuster les rôles et règles au sein de chaque cercle, en fonction des évolutions du contexte.
Freins et opportunités
L’Holacratie, bien que puissante, peut être déroutante si elle est appliquée sans réflexion préalable. Zappos, une entreprise pionnière, a connu des défis majeurs en tentant d’implémenter l’Holacratie à grande échelle. Mon conseil ? Commencez petit, avec un cercle pilote, et ajustez le modèle à votre culture organisationnelle. Un peu comme une recette : il faut goûter et ajuster les ingrédients selon vos goûts.
Sortir des sentiers battus
Les idées reçues sur l’Entreprise Libérée viennent souvent d’un manque de compréhension ou d’une mise en œuvre mal préparée. Voici quelques pistes pour explorer ces pratiques dans votre organisation :
- Expérimentez sur un périmètre restreint : Choisissez un service ou un projet comme terrain d’expérimentation.
- Rendez visibles les succès : Communiquez sur les bénéfices observés pour renforcer l’adhésion.
- Outils digitaux : Des plateformes comme Loomio ou GlassFrog peuvent simplifier les processus de gouvernance.
Pour les entreprises technologiques, des outils sur mesure peuvent même être développés, intégrant des tableaux de bord pour suivre les rôles et les décisions.
Et vous, comment envisagez-vous l’avenir de votre organisation ? Les modèles traditionnels vous semblent-ils adaptés aux défis actuels ? Que ce soit par de petites expérimentations ou des changements plus radicaux, chacun peut contribuer à bâtir une organisation plus autonome, transparente et responsable.